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03/03/2008

DELENCO est décédé mercredi 27 février dans l'incendie de son immeuble...

Il y a des gens dont on ne peut pas se détacher. Ils vous collent à la peau. Ils habitent votre mémoire. Ils traversent votre vie et partagent votre aventure parce qu’ils sont particuliers. Même quand ils sont loin, vous les avez avec vous. Daniel Delrieu était de ceux là.

d5348db2864a2e12e1517b3ef5b83e69.jpg"Delenco", comme il s’était surnommé et comme il aimait à ce qu’on l’appelle, était assurément un ami cher. Cependant, je ne peux pas vraiment assurer que je l’étais pour lui tant sa discrétion était parfaite jusqu’à l’effacement. Ceci faisait de lui quelqu’un de tellement touchant et si attachant.

Esprit libre, libertaire et rebelle, sa personnalité m’apparaît fondée sur une intelligence brillante avide d’originalité. Avec un sens profond de l’amitié, il avait cette générosité attentionnée doublé de convictions profondes et absolues. Homme monolithe, je l’ai lu et entendu fustiger tout ce qui n’allait pas dans le sens du respect des hommes et de la liberté.

Intellectuel passionné et passionnant, il n’offrait qu’avec parcimonie, mais parfois véhémence, ses pensées prolifiques. Il montait des cahiers artisanaux faits d’articles et de compilations où arrivaient pèle mêle ses conceptions du monde, son irrévérence du politique et des pouvoirs, son aversion pour la violence, les lobbys et la pensée convenue, et par-dessus tout son culte des petites gens…

Passionné de connaissance et de création, il ne semblait pas y avoir de limites à sa curiosité.

Musicien Hobo, il composait des chansons dont textes et musiques témoignaient de sa très large approche des musiques du monde. Du Japon à l’Argentine, du flamenco à la gigue irlandaise, ses créations sont traversées par bien des cultures.

cc9b1c28f2e36c92dbf00fcf17aee212.jpgDélenco, après plusieurs expériences de musique en groupe dont j’ai pu faire partie, était ce qu’on appelle un "One Man Roots Band", un homme-orchestre à la recherche de musiques authentiques. Solitaire invétéré, il avait une approche musicale particulière, travaillant sur des "compas", cadences rythmiques atypique alternant des séries de temps forts et de temps faibles en nombre aléatoire.

Il refusait de faire du blues, musique dont il pensait que tout le monde la fait "assez mal". C’était pour lui une musique idiote, "une marche de canards" où s’expriment les "montreurs d’ours", les musiciens qui veulent faire voir leur virtuosité avant leur âme.

Cette posture originale le posait en partageur discret, gourmant de rencontres et d’échanges avec d’autres, artistes de tous bords, qui avaient trouvé grâce à ses yeux par leur posture originale, "résistante" et créatrice.

Il avait, entre autres détails, celui d’apprécier que les gens se rebaptisent d’un surnom, comme pour se réapproprier leur "vrai personnalité", leur "vrai identité".

Je crois qu’on aura du mal à faire la liste de toutes les personnes qu’il aimait côtoyer, qu’il aimait tout simplement…

Adieu l’ami ! Salut Délenco ! Il y a aussi tellement de choses que je ne sais pas de toi… Mais ce que je sais, c’est que là où tu vas, il n’y a que des hommes libres…

P.S. Je sais que tu n'aimes pas que l'on parle de toi... Pardon l'ami...

15:30 Publié dans Hommages | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Je ne le connaissais pas vraiment. Juste quelques séances musicales à Maison Alfort quelques dimanches matin qui m'ont permis de jouer en groupe pour la première fois. J'en garde le souvenir de quelqu'un d'attachant, un homme de conviction, qui ne s'imposait mais qui avait beaucoup de choses à dire. J'ai partagé ces moments musicaux avec beaucoup de bonheur et suis heureux d'avoir croisé sa route. J'ai compris à ce moment là que la musique était un merveilleux prétexte pour faire des rencontres et partager.

Écrit par : laurent | 10/03/2008

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